Si, il y a quelques années encore, nous cherchions des raisons pour justifier l’utilisation de systèmes de chauffage électrique comme une alternative aux traditionnels, alimenté principalement par des sources d’énergie fossiles (pétrole, gaz naturel et GPL), nous aurions sans doute pas mal de difficultés à en trouver.
L’énergie électrique transformée en chaleur dans le passé était considérée comme un choix qui devait être justifié par les conditions de confort ou de nécessité peu communes, comme par exemple, un coût plus élevé du pétrole et de ses dérivés par rapport à la source d’électricité, l’impossibilité d’utiliser d’autres ressources ou la simple nécessité d’avoir la chaleur d’une façon pratique et rapide, bien que plus coûteuse.
En général, chaque fois que l’énergie électrique est convertie en chaleur, une sorte de «dégradation» s’effectue, d’une forme d’énergie, électrique précisément, à haute valeur intrinsèque grâce aux infinies applications qu’elle permet de réaliser, à une autre, nettement moins bonne, comme la chaleur qui ne permet pas d’autres utilisations sinon de chauffer. Sans entrer dans les détails techniques complexes, on peut aussi prouver, du point de vue thermodynamique, que produire de la chaleur à partir d’électricité est beaucoup moins efficace que le processus traditionnel par la combustion de composés énergétiques (gaz, pétrole, etc.).
Sur les considérations ci-dessus, on peut dire que le chauffage électrique dans le passé présentait le grand désavantage de n’être ni pratique ni économique, ni logique, d’un point de vue physique.
Le contexte socio-économique d’aujourd’hui a considérablement changé et, bien que les lois strictes de la nature empêchent l’efficacité de production de la chaleur du courant électrique, nous pouvons dire toutefois que sur le plan économique et environnemental, l’opinion s’est sensiblement inversée: l’utilisation de l’électricité dans toutes les applications, y compris le chauffage, présente l’important avantage de ne pas entraîner des émissions de gaz, en particulier celles de dioxyde de carbone.
Cet aspect est maintenant devenu extrêmement pertinent, suite à une sensibilisation accrue aux effets environnementaux des excès de « l’effet de serre » dans l’atmosphère, parmi lesquels on évoque précisément le dioxyde de carbone (anhydride carbonique).
Toutefois, il convient de préciser que ce qu’on vient d’affirmer est vrai à condition qu’en amont du processus de production d’électricité, ne se place pas la centrale thermique traditionnelle, qui, en brûlant de grandes quantités de combustibles fossiles, contribue de manière significative à l’aggravation du fameux effet de serre. En résumé, pour que nous puissions parler d’avantage environnemental dans l’utilisation de l’électricité en général, en alternative à l’emploi de sources d’énergie fossiles, il est essentiel que cela vienne de systèmes de production comme par exemple : le photovoltaïque, l’éolienne, l’hydroélectriques, pour ne citer que les principaux. Tous ces systèmes exploitent plus ou moins directement l’énergie du soleil, qui est considérée, à l’échelle du temps humain, pratiquement inépuisable.
Voulant poursuivre la liste des avantages (et inconvénients) d’utilisation de l’électricité pour le chauffage des locaux individuelles ou des bâtiments entiers, nous pouvons analyser les aspects suivants:
- Du point de vue de la sécurité, l’énergie électrique est nettement plus sûre que les hydrocarbures, en particulier par rapport aux combustibles gazeux (gaz naturel et GPL), qui ont le dangereux défaut d’être explosifs, nécessitant des dispositifs spécifiques plus ou moins coûteux pour leur gestion. A la nature explosive de ces combustibles doit également s’ajouter leur toxicité élevée tant pour les humains que pour tous les autres organismes vivants. La question liée à la santé humaine ne se règle pas non plus avec l’utilisation des combustibles solides ou liquides, comme le charbon ou le mazout, qui produisent respectivement, des poussières et des vapeurs aux propriétés mutagènes reconnues (cancérigènes);
- Le chauffage électrique est techniquement plus simple que le gaz et se prête de manière extrêmement facile à gérer grâce à des systèmes d’automatisation ou des systèmes intelligents de la domotique;
- La possibilité de chauffer par l’électricité permet aux familles qui possèdent un système photovoltaïque sur le toit de leur maison, d’absorber toute la production d’électricité excédentaire. Cette dernière éventualité est plus fréquente de ce qu’on imagine, puisque le système PV normalement dimensionné est calculé en fonction des besoins maximaux d’une famille moyenne tout en prenant en compte le fait que la production se fait en quelques brefs moments de la journée et que par beau temps, le système est porté à un excès de production. Ceci est encore plus évident si notre famille modèle, au lieu de posséder des cellules photovoltaïques, avait fait un petit investissement d’un générateur de vent, qui peut fonctionner et produire même pendant la nuit, ou lorsque la majorité des appareils sont éteints;
- Les coûts d’installation d’un système de chauffage électrique sont nettement inférieurs à ceux d’un système à gaz traditionnel, généralement relié à un réseau de distribution d’eau chaude pour le chauffage électrique ou d’autres dispositifs de diffusion de la chaleur. Par ailleurs, le radiateur (chaudière) à gaz ou au GPL est technologiquement plus complexe qu’un appareil de chauffage électrique composé, en principe, d’une simple résistance éventuellement munie d’un ventilateur pour diffuser l’air chaud. Etant donné que le degré de complexité du système de chauffage est directement lié à la probabilité d’une défaillance ou un dysfonctionnement, aussi du point de vue des frais d’entretien ou des interventions exceptionnelles de réparation, le chauffage électrique s’avère plus convenable.
Dans un scénario futur caractérisé par une production d’électricité diffuse excédentaire, ce qui se profile précisément ces dernières années, il devient plus difficile de trouver des arguments contre le chauffage électrique que pour le traditionnel, mais, ce dernier restera la seule solution possible encore pendant une longue période dans certains espaces, particulièrement isolés et non atteints par l’énergie du soleil. En même temps, compte tenu des investissements importants qui sont actuellement déployés en faveur de la technologie utilisée pour les accumulateurs électriques, il y a lieu de penser qu’à la prochaine décennie, l’électricité pourra être plus accessible et plus abordable qu’aujourd’hui, ce qui forcera notre chauffage à gaz ou à pétrole à s’éteindre.